Celles d’un angiomyolipome rénal de 17mm de grand axe sous la forme d’une image hyperéchogène
(davantage que le sinus rénal), homogène et discrètement atténuante.
Vous pouvez la retrouver sur cette courte séquence vidéo : cliquez ici.
L’occasion d’une petite relecture de la littérature :
- L’angiomyolipome représente 1 à 3% des tumeurs du rein
- L'angiomyolipome est classiquement défini comme étant une tumeur triphasique, comportant
en proportions variables, un contingent graisseux le plus souvent prédominant, un
contingent musculaire lisse et un autre vasculaire.
- La présence de contingent graisseux au sein de la masse rénale est quasi-pathognomonique
de l’angiomyolipome (la détection de graisse en tomodensitométrie au sein d'une tumeur
rénale permet le plus souvent de porter le diagnostic) mais ce contingent adipeux
peut ne pas être retrouvé dans 5 à 15% des cas (notez alors que la plupart des angiomyolipomes
sans graisse sont hypoéchogènes ! ! !)
- Dans la majorité des cas (80%), l'angiomyolipome est une tumeur isolée, unique, asymptomatique,
découverte de manière fortuite chez la femme. Dans la Sclérose Tubéreuse de Bourneville
(STB), l′atteinte rénale est classiquement multiple et bilatérale
- Il siège indifféremment dans la corticale ou la médullaire du rein
- Le risque évolutif majeur est lié aux complications hémorragiques qui peuvent mettre
en jeu le pronostic vital, puisque 20% à 30% des patients sont en choc lors de la
rupture : un angiomyolipome de plus de 4cm a un risque de saignement spontané important.
- Dans sa forme typique, l'angiomyolipome se présente en échographie comme une masse
du parenchyme rénal, arrondi, bien limité d'échostructure hyperéchogène ( > 90% des
cas) par rapport au parenchyme rénal, voire hyperéchogène par rapport au sinus du
rein, homogène ( > 90% des cas), légèrement atténuante pour le faisceau ultrasonore
(30% des cas). Ainsi, une image hyperéchogène, de petite taille (1cm par exemple)
est très probablement un angiomyolipome (cette probabilité est d’autant plus grande
que l’image est plus échogène que le sinus rénal). Les indices de bénignités sont
l’homogénéité et le caractère atténuant !
- Une tumeur hyperéchogène n’est pas pour autant toujours un angiomyolipome : environ
8% des adénocarcinomes sont hyperéchogènes lorsqu’ils mesure moins de 3cm. On retient
comme indice de malignité : une hyperéchogènicité moins marquée, un anneau périphérique
hypoéchogène, la présence de calcifications, un caractère très hétérogènes ou mycro-kystique.
- Devant un nodule très hyperéchogène, homogène, de moins de 10mm, on peut se contenter
d’un surveillance échographique simple et surseoir à la TDM. Dans tous les autres
cas, la TDM s’impose.
- Un angiomyolipome unique, de moins de 4 cm de diamètre, nécessite une surveillance
radiologique au moins tous les deux ans. Par contre, lorsqu'il existe un doute diagnostique
ou une suspicion de tumeur maligne, l'exploration chirurgicale avec un examen extemporané
s'impose.
- La vitesse de croissance moyenne de l’angiomyolipome est de 0.37cm par an (Steiner
MS, J Urol 1993; 150:1782). Cette croissance est plus rapide en cas de Sclérose Tubéreuse
de Bourneville avec 18%/an versus 5% (Lemaitre L et al, Radiology 1995; 197: 598).
Cette vitesse de croissance se chevauche avec celle du cancer du rein, rendant peu
discriminative (Volpe A et al, Cancer 2004; 100:738)